Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier

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TitreDu spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier
Type de publicationLivre
Année de publication1989
Auteur·e·sWassily Kandinsky
CollectionFolio/essais
Nombre de pages214
ÉditeurDenoël
VilleParis
Résumé

Résumé descriptif:

Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier est un essai paru peu avant la seconde guerre mondiale. L'auteur, qui appartient à l'époque au mouvement artistique Le Cavalier Bleu (Der Blaue Reiter) et sera par la suite membre du Bauhaus, y propose une synthèse des découvertes picturales auxquelles l'ont conduit des années «d'observations et d'expériences intérieures» (p. 44). L'ouvrage est composé de deux parties, la première portant sur la création en général et la seconde sur la peinture, et plus spécifiquement sur la couleur. 
 
Dans la première partie de l'ouvrage, Kandinsky mène une réflexion sur la nécessité intérieure qui doit guider l'artiste dans son travail et la définit comme «une puissance qui a un but et doit servir à l'évolution et à l'affinement de l'âme humaine» (p. 200). Si, dans la seconde partie, Kandinsky trouve dans la peinture le lieu d'application de ses idées, c'est qu'elles sont intimement liées à sa pratique et, du moins partiellement, en proviennent. Son propos dépasse cependant largement la peinture et ouvre sur des questions fondamentales et universelles, comme l'abstraction, le matériau et la forme. Ainsi, la forme est conçue comme l'extériorisation d'un contenu intérieur et l'abstraction, comme un choix esthétique qui met en correspondance «la recherche intérieure» (p. 101) de l’artiste et la résonance intérieure d'une œuvre. S’attardant aussi au sens de l’art, Kandinsky lui attribue un rôle essentiel dans le développement spirituel de l’humanité.
 
Résumé interprétatif:
 
L'ouvrage Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier repose sur des années d'observations et d'expériences picturales menées par Kandinsky et sur sa foi en la progression de l'âme humaine, à laquelle l'art doit à ses yeux contribuer.

Kandinsky se représente la vie spirituelle selon un triangle divisé en parties inégales, la plus petite, celle où logent les avant-gardes, pointant vers le haut. Ce triangle est en mouvement, et le contenu de sa pointe envahit progressivement ses parties inférieures : «[…] ce qui n'est aujourd'hui intelligible que pour la pointe extrême, et n'est pour le reste du Triangle qu'élucubrations incompréhensibles, sera demain, pour la seconde section, le contenu chargé d'émotion et de signification de sa vie spirituelle.» (p.61)

Dans ce système, l'artiste a pour rôle d'élever et d'affiner l'âme humaine. Cette tâche est pour lui un devoir, mais aussi la raison d'être de l'art. Elle répond tacitement à la question «pourquoi créer», à laquelle correspond immédiatement celle d'un «comment», liée au «quoi» fondamental d’où origine l'art ; ce «“quoi” perdu, ce “quoi” qui sera le pain spirituel de ce réveil spirituel.[...] Ce quoi est le contenu que seul l'art est capable de saisir en soi et d'exprimer clairement par des moyens qui n'appartiennent qu'à lui» (p. 68).

Le propos de Kandinsky trouve dans la nécessité intérieure un centre absolu. Celle-ci doit se porter garante du sens de l'œuvre. Car l'art ne peut élever l'âme humaine que dans la mesure où il procède d'une nécessité intérieure qui confère à l'œuvre une véritable résonance intérieure. Trois nécessités mystiques sont tributaires de cette nécessité : l’artiste doit exprimer ce qui lui est propre, il doit aussi traduire ce qui est propre à son époque, mais il doit représenter ce qui est propre à l'art pur et éternel. Les deux premiers éléments sont subjectifs et inscrits dans le temps, alors que le dernier est objectif et dépasse l’époque. De cette manière seulement l’artiste parvient à générer un art capable de répondre de son temps et de le transcender.

Avant-gardiste, sensible et ouvert, l’essai de Kandinsky a le mérite de proposer une réflexion profonde sur le sens de l'art dans l'histoire. Par-delà certains propos qui donnent quelquefois un air suranné à l'ensemble, on trouve rapidement, dans le contexte qui est le nôtre, à se réapproprier les questions centrales soulevées par l'auteur, notamment celles qui touchent aux dangers de l'esthétisme et à la responsabilité de l'artiste contre l'art ornemental.

Kandinsky demeure vigilant et nous enjoint de faire de même. Il élabore une théorie de l'art libre, tout en se méfiant d'un art trop gratuit.