@mastersthesis {138, title = {Cette maison que je me construis dans la gorge suivi de Ce qui se joue sur les cordes vocales}, volume = {D{\'e}partement d{\textquoteright}{\'e}tudes litt{\'e}raires}, year = {2014}, pages = {129}, school = {Universit{\'e} du Qu{\'e}bec {\`a} Montr{\'e}al}, type = {M{\'e}moire}, address = {Montr{\'e}al}, abstract = {
Dans ce m{\'e}moire, je me suis laiss{\'e} envahir par la question de la voix, plus pr{\'e}cis{\'e}ment par le rapport {\'e}cologique qui s\&$\#$39;{\'e}tablit entre toutes celles qui me traversent. Je me suis demand{\'e} en quoi ce rapport pouvait s\&$\#$39;articuler dans un texte morcel{\'e} o{\`u} la voix d\&$\#$39;une femme se laisse parler. En premi{\`e}re partie de ce m{\'e}moire, le roman en fragments Cette maison que je me construis dans la gorge met en sc{\`e}ne cette jeune femme qui se raconte par bribes. Dans un contexte familial {\'e}touffant o{\`u} la folie ordinaire s\&$\#$39;est incrust{\'e}e depuis longtemps, elle {\'e}voque une s{\'e}rie de moments et de r{\'e}flexions au cours desquels sa voix tente de s\&$\#$39;extraire de celle de sa m{\`e}re pour mieux s\&$\#$39;y arrimer. La forme m{\^e}me de l\&$\#$39;{\'e}criture repose ainsi sur l\&$\#$39;ambivalence (et l\&$\#$39;ambigu{\"\i}t{\'e}) vocales. Parsem{\'e}s de rep{\`e}res chronologiques relatifs {\`a} une th{\'e}rapie, les autres bouts de textes forgent quant {\`a} eux une temporalit{\'e} diffract{\'e}e, dilat{\'e}e, o{\`u} la voix cyclique reprend ses droits. Morceau par morceau, la voix lutte entre le d{\'e}sir de faire entendre toutes ses modulations et celui de les r{\'e}primer. Cette maison que je me construis dans la gorge est donc une d{\'e}construction vocale, au sens o{\`u} la jeune femme qui en est le passage, en oscillant entre son besoin de briser ses liens et celui de les refa{\c c}onner, cr{\'e}e une voix o{\`u} la contenance et le silence ne sont pas {\'e}trangers aux d{\'e}bordements; une voix constamment sur le seuil, ou du moins qui le fait constamment changer de place. La question fondamentale qui a travers{\'e} ce m{\'e}moire et qui s\&$\#$39;est {\'e}tay{\'e}e dans l\&$\#$39;essai Ce qui se joue sur les cordes vocales a {\'e}t{\'e} la suivante : d\&$\#$39;o{\`u} est-ce que {\c c}a parle? Pour que cette voix de femme s\&$\#$39;incarne en moi, j\&$\#$39;ai d{\^u} me mettre en position de r{\'e}apprentissage langagier, de re-{\'e}tranget{\'e} vocale. En partant de divers centres o{\`u} la voix de ma m{\`e}re et celle d\&$\#$39;une amie ouvraient des espaces de jeu, une r{\'e}flexion sur le lieu que j\&$\#$39;occupe et les voies souterraines qui prolif{\`e}rent en moi s\&$\#$39;est impos{\'e}e. Inspir{\'e}e du rapport {\`a} la sous-conversation tel qu\&$\#$39;investi par Nathalie Sarraute, ma r{\'e}flexion s\&$\#$39;est {\'e}galement nourrie des essais de Enis Batur et de Jean-Bertrand Pontalis, qui se sont tous deux int{\'e}ress{\'e}s au rapport {\`a} l\&$\#$39;entrouverture et {\`a} la marge, sans compter les h{\'e}ritages de Roland Barthes et de Marcel Proust qui ne cessent de grandir en moi. Ces deux textes, faits de fragments vocaux et de morceaux de corps, se r{\'e}pondent, comme si l\&$\#$39;un {\'e}tait le n{\'e}gatif de l\&$\#$39;autre, ou son moule. {\`A} l\&$\#$39;int{\'e}rieur, se laisse entendre une voix toute balbutiante, une voix discr{\`e}te, qui ne sait ni d\&$\#$39;o{\`u} elle part ni o{\`u} elle va. Je me suis laiss{\'e} impr{\'e}gner par cette voix, en refusant de la comprendre et de l\&$\#$39;expliquer.
Source : Archipel
}, keywords = {contenance, folie ordinaire, fragment, maison, m{\`e}re-fille, silence, tropisme, voix}, url = {http://www.archipel.uqam.ca/6795/1/M13523.pdf}, author = {Benoit Cayer}, editor = {Martine Delvaux} }