@book {410,
title = {Je suis ce que je vois. Notes sur la peinture et le dessin 1979-1996},
year = {1998},
pages = {113},
publisher = {Le temps qu{\textquoteright}il fait},
organization = {Le temps qu{\textquoteright}il fait},
address = {Cognac},
abstract = {
R{\'e}sum{\'e} descriptif:
{\'E}crites entre 1979 et 1996, en marge des travaux d\’atelier et de la pr{\'e}paration aux expositions, les Notes sur la peinture et le dessin de Hollan t{\'e}moignent de son exp{\'e}rience artistique, de sa rencontre avec le r{\'e}el et avec la couleur du monde. Elles se r{\'e}pondent ici {\`a} l\’int{\'e}rieur d\’une approche globale \—{\`a} la fois contemplative et exp{\'e}riencielle\— du m{\'e}tier de l\’artiste, des exigences et des ressources du peintre envers son art. Deux images, \«Devant le grand ch{\^e}ne vert\» et \«Chercher les impressions\», sugg{\`e}rent d{\`e}s la premi{\`e}re partie du livre, sous-titr{\'e}e \«Voir\», le calme, l\’ouverture et le dessaisissement. Le peintre avoue sa fascination pour les arbres, motif dominant de son univers visuel. C\’est en effectuant de nombreux va-et-vient dans le temps, dans l\’espace et dans les impressions qui se d{\'e}gagent des grands arbres \—surtout des ch{\^e}nes, dessin{\'e}s au fusain\— qu\’Alexandre Hollan a d{\'e}velopp{\'e} sa vision du monde et de l\’art.\
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Qu\’il traite du sens, du rythme, de la perception, du visible, de la forme ou de la passion, le \«texte-image\» poursuit son double trac{\'e} tout au long de la deuxi{\`e}me partie, \«Arbre\», o{\`u} les fragments et les images qui s\’entrecroisent semblent souvent ne faire qu\’un. Hollan souligne en outre que \«le vrai trait se fait {\`a} l\’int{\'e}rieur de nous-m{\^e}mes pour ouvrir un nouveau chemin {\`a} l\&$\#$39;espace int{\'e}rieur\» (p. 60).
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Le peintre compl{\`e}te sa r{\'e}flexion dans la troisi{\`e}me partie du livre, intitul{\'e}e \«Couleur Lumi{\`e}re\» o{\`u}, dans l\’espace cr{\'e}{\'e} par les aquarelles, la couleur joue avec le sombre pour trouver cette mati{\`e}re vivante qu\’est la lumi{\`e}re parce que \«la vibration de la couleur, qui est tr{\`e}s rapide, rejoint la respiration de la mati{\`e}re [...]. De leur union na{\^\i}t cette vibration lente, si lente qu\&$\#$39;on ne peut pas la percevoir sans l\’aide d\&$\#$39;une tranquillit{\'e} int{\'e}rieure\» (p. 102). L\’essentiel demeure donc le calme qui permet {\`a} la lumi{\`e}re de la \«vie silencieuse\» \—ainsi que Hollan d{\'e}signe les natures mortes\— d\’entrer dans le corps \«physique\», l{\`a} o{\`u} elle peut commencer {\`a} respirer.
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R{\'e}sum{\'e} interpr{\'e}tatif:
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Alexandre Hollan rassemble dans cet ouvrage plusieurs de ses {\oe}uvres picturales \—fusains, lavis, aquarelles\— et des textes qui accompagnent son exp{\'e}rience du dessin et de la peinture depuis pr{\`e}s de vingt ans. La peinture {\'e}tant, selon lui, faite de r{\'e}sonances, chacune des notes tente d\’exprimer ce contact intime qui lib{\`e}re du \«bavardage int{\'e}rieur\» (p. 14). L\’impression, {\'e}crit-il, est un \«contact bref\» (p. 16), un \«moment suspendu entre le monde ext{\'e}rieur et quelque chose qui dans la profondeur lui correspond\» (p. 14).\
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Ainsi, Hollan approche, \«par touches successives\» (p.22), les paysages et les natures mortes par le biais de la trace que laissent en lui les impressions. Par exemple, \«[c]ertains arbres sont des portes\» (p. 46) et Hollan s\’attarde {\`a} les regarder longuement avec une attention qui lui permet de descendre en lui-m{\^e}me et de rassembler ces impressions pour approcher l\’image. De cette rencontre entre le peintre et l\’arbre, peut alors surgir une {\oe}uvre lorsque le regard se \«lib{\`e}re des formes qui le captent\» (p. 21), lorsqu\’il devient sensible {\`a} la respiration de ce qu\’il contemple. Pour le peintre qu\’est Hollan, \«l\’art n\’est que l\’expression de la vie int{\'e}rieure\» (p. 40), l\’artiste doit donc pouvoir passer de la sensation {\`a} l\’ext{\'e}riorisation de ses perceptions. Pour atteindre {\`a} une qualit{\'e} de pr{\'e}sence et cr{\'e}er la lumi{\`e}re, le peintre doit dessiner et redessiner le m{\^e}me sujet, exp{\'e}rimentant la forme pendant de longues heures, avec les couleurs et les traits. Il proc{\`e}de ainsi, en partant de l\’int{\'e}rieur, pour aller {\`a} la rencontre du visible.\
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Le passage de l\’impression aux plans-mouvements fait appara{\^\i}tre la perspective dans l\’espace-temps et r{\'e}sulte de ce \«regard absolu, suspendu au silence\» (p. 63). Hollan {\'e}crit {\`a} un ami: \«L\’art nous travaille dans la profondeur. {\^E}tre sensible est un renoncement {\`a} ce que nous croyons {\^e}tre, voir, comprendre, sentir.\» (p. 34) Car voir, \«c\’est aussi reconna{\^\i}tre le moment o{\`u} une perception r{\'e}sonne dans le corps.\» (p. 11) Cette m{\'e}diation du corps est, chez Hollan, constitutive de l\’{\^e}tre et de son activit{\'e} esth{\'e}tique et, par voie de cons{\'e}quence, de sa subjectivit{\'e}, vue ici comme ouverture {\`a} la lumi{\`e}re, {\`a} la couleur, aux objets et au vivant. Il faudrait donc se d{\'e}tacher de l\’envie de dessiner et d\’exprimer, se d{\'e}faire de ce qui saute aux yeux, \«[r]alentir ce qui est actif, sans pour autant perdre le contact avec ce que [l\’on] regarde, car le danger est grand de retirer le regard, de [se] retirer dans un monde sans formes, dans un monde sans mouvement, o{\`u} l\’espace dissout le temps, o{\`u} il n\’y a plus de contradiction.\» (p. 13)\
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Si le peintre se laisse transformer par ce qu\’il voit, c\’est pour inscrire sa propre marque sur le papier et sur les choses en les transformant {\`a} son tour en une nouvelle vision du monde qui est \«le fruit d\’impressions semblables, et cette vision fait na{\^\i}tre une fa{\c c}on de travailler\» (p. 16). Parmi ces impressions, le choix est primordial, ce qui implique \«une connaissance de soi\», une \«r{\'e}f{\'e}rence affective\» (p. 16) fondamentale mais changeante, principe d\’{\'e}quilibre entre \«le visible et l\’invisible, le connu et le secret\» (p. 18).\
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Pour Alexandre Hollan, la peinture, c\’est la lumi{\`e}re quand elle se confond lentement avec les formes et qu\’elle descend dans la mati{\`e}re : voil{\`a} o{\`u} le peintre choisit de l\’accompagner, de la retrouver \«comme une chaleur intime\» (p. 91). Par ce travail du regard sur l\’objet et le monde, Hollan cherche donc {\`a} rejoindre la profondeur, \«l\’intense fr{\'e}missement de la vie\» (p. 96).
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Source : Interligne - UQ{\`A}M (http://www.interligne.uqam.ca/pages/liste_biblio.asp)
},
author = {Alexandre Hollan}
}