@book {908, title = {Sublime, forc{\'e}ment sublime Christine V. pr{\'e}c{\'e}d{\'e} de Duras aruspice}, year = {2006}, pages = {61}, publisher = {H{\'e}liotrope}, organization = {H{\'e}liotrope}, address = {Montr{\'e}al}, abstract = {
Pr{\'e}c{\'e}d{\'e} du texte \"Duras aruspice\" de Catherine Mavrikakis.
La litt{\'e}rature a-t-elle le droit de jouer les augures? Peut-elle se faire devin antique, aruspice et pr{\'e}tendre conna{\^\i}tre les v{\'e}rit{\'e}s derni{\`e}res?
Vingt ans apr{\`e}s le scandale de sa premi{\`e}re publication, Sublime, forc{\'e}ment sublime Christine V., de Marguerite Duras, persiste {\`a} affirmer une souverainet{\'e} totale de la litt{\'e}rature.
Source : H{\'e}liotrope
}, issn = {9782923511047}, author = {Catherine Mavrikakis and Marguerite Duras} } @book {401, title = {{\'E}crire}, year = {1993}, pages = {146}, publisher = {Gallimard}, organization = {Gallimard}, address = {Paris}, abstract = {

R{\'e}sum{\'e} descriptif:

D{\'e}di{\'e} {\`a} la m{\'e}moire de W. J. Cliffe, un \«jeune aviateur anglais tu{\'e} le dernier jour de la guerre\» (p. 70), {\'E}crire se veut non seulement une r{\'e}ponse {\`a} l\’absurdit{\'e} de cette mort, qui est en fait le pr{\'e}texte et la raison d\’{\^e}tre de ce livre, mais se donne {\'e}galement {\`a} lire comme une longue r{\'e}flexion sur le sens de l\’{\'e}criture dans ses rapports {\`a} la solitude et au corps, toujours proche de la folie. Aussi, les cinq textes qui composent le livre de Marguerite Duras, issus de dialogues, d\’entrevues et de sc{\'e}narios de films, s\’attardent {\`a} d{\'e}velopper une po{\'e}tique qui repose sur la \«sauvagerie\» (p. 28) de l\’{\'e}criture et de sa travers{\'e}e du corps et du souffle. Cette sauvagerie, \«on la reconna{\^\i}t toujours, c\’est celle des for{\^e}ts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et ins{\'e}parable de la vie\» (p. 28-29 ; ce mouvement de l\’{\'e}criture qui rejoint les peurs inscrites au plus profond de l\’{\^e}tre, \«la solitude initiale de l\’auteur\» (p. 31).
D{\`e}s le premier texte, intitul{\'e} \«{\'E}crire\», Marguerite Duras tente de d{\'e}finir, cette solitude de l\’{\'e}criture \«sans quoi l\’{\'e}crit ne se produit pas, ou il s\’{\'e}miette exsangue de chercher quoi {\'e}crire encore\» (p. 17). En ce sens, les lieux de l\’{\'e}criture \—pour elle la maison de Neauphle-le-Ch{\^a}teau\— r{\'e}v{\`e}lent l\’{\'e}crivain {\`a} lui-m{\^e}me, le ram{\`e}nent {\`a} sa solitude, {\`a} son d{\'e}sespoir et {\`a} la peur de l\’obscurit{\'e}, mais aussi {\`a} la libert{\'e} et {\`a} la v{\'e}rit{\'e} de l\’{\'e}criture.\ 
Dans le second texte, \«La mort du jeune aviateur anglais\», la mort est \«l\’{\'e}croulement silencieux du monde\» (p. 100). Et face {\`a} la mort inutile de ce jeune aviateur, la n{\'e}cessit{\'e} de l\’{\'e}criture s\’impose : celle qui sauve de l\’oubli, celle qui donne {\`a} l\’histoire une m{\'e}moire de l\’{\'e}v{\'e}nement, parce que \«[l]a mort de n\’importe qui c\’est la mort enti{\`e}re. N\’importe qui c\’est tout le monde\» (p. 78).
R{\'e}sum{\'e} interpr{\'e}tatif:
Dans une {\'e}criture proche du corps et du souffle, parfois m{\^e}me du silence, Marguerite Duras observe, dans {\'E}crire, l\’existence m{\^e}me de l\’{\^e}tre et du monde dans l\’{\'e}criture, la vie, la mort, la solitude. Aussi, face {\`a} l\’exigence et {\`a} la n{\'e}cessit{\'e} de l\’{\'e}crit, il faut cr{\'e}er \«une s{\'e}paration d\’avec les autres gens autour de la personne qui {\'e}crit les livres. C\’est une solitude. C\’est la solitude de l\’auteur, celle de l\’{\'e}crit\» (p. 17). En ce sens, le cr{\'e}puscule et la maison de Neauphle-le-Ch{\^a}teau sont un moment particulier de la journ{\'e}e et un lieu privil{\'e}gi{\'e} pour Duras, dans la mesure o{\`u} ils livrent \—abandonnent en quelque sorte\— l\’auteure {\`a} une {\'e}criture \«sauvage\» (p. 38) o{\`u} la solitude c{\^o}toie la folie et la mort. Mieux, l\’obscurit{\'e} et la solitude de la maison portent en elles-m{\^e}mes toutes les angoisses, tous les silences et toutes les peurs de l\’auteure, c\’est comme \«se trouver dans un trou, au fond d\’un trou, dans une solitude quasi totale et d{\'e}couvrir que seule l\’{\'e}criture vous sauvera\» (p. 24), que seule l\’{\'e}criture peut encore parler pour vous.\ 
Plus encore, l\’{\'e}criture \«c\’est l\’inconnu que l\’on porte en soi\» (p. 64), c\’est {\c c}a ou rien : \«{\c c}a arrive comme le vent, c\’est nu, c\’est de l\’encre, c\’est l\’{\'e}crit, et {\c c}a passe comme rien d\’autre ne passe dans la vie\» (p. 65), c\’est toujours plus que ce que l\’on croit. C\’est l\’inconnu, comme lorsqu\’il s\’agit de d{\'e}crire la mort du jeune aviateur anglais, parce que la mort d\’un enfant de vingt ans c\’est la mort tout enti{\`e}re, parce que \«c\’{\'e}tait tout le monde et c\’{\'e}tait aussi lui seul. C\’{\'e}tait tout le monde et lui\» (p. 76). Elle condense ainsi les morts individuelles et anonymes, (son enfant mort {\`a} six mois, son fr{\`e}re Paulo et cet orphelin de vingt ans) en la Mort elle-m{\^e}me, en la mort de chacun des enfants de chacune des guerres pass{\'e}es ou {\`a} venir. Face {\`a} l\’absurdit{\'e} de la mort d\’un enfant, la parole et l\’{\'e}criture deviennent impossibles.
Comme dans un film, Marguerite Duras imagine alors le r{\'e}cit de la mort du jeune aviateur anglais, fait \«d\’insistances, de retours en arri{\`e}re, de red{\'e}parts\» (p. 99). Un film que l\’on serait contraint d\’abandonner aussit{\^o}t qu\’on entre dans l\’{\'e}criture, livr{\'e} {\`a} soi-m{\^e}me, {\`a} la sauvagerie et {\`a} l\’inconnu de l\’{\'e}criture. Or, c\’est pr{\'e}cis{\'e}ment cet \«abandon\» (p. 99) que l\’on devrait filmer, selon Duras, comme s\’il s\’agissait d\’une \«{\'e}criture du non-{\'e}crit\» (p. 86) o{\`u} les mots sont sans attaches, quitt{\'e}s avant m{\^e}me d\’{\^e}tre {\'e}crits. Car \«un jour, il n\’y aura rien {\`a} {\'e}crire, rien {\`a} lire, il n\’y aura plus que l\’intraduisible de la vie de ce mort si jeune, jeune {\`a} hurler\» (p. 100), l\’intraduisible de la vie, qui traverse le corps et de la solitude.
Chez Duras, solitude et mort sont li{\'e}es l\’une {\`a} l\’autre, inextricablement, en une sorte de proximit{\'e} qui rel{\`e}ve de la folie, mais {\'e}galement du suicide de l\’auteur, toujours {\`a} recommencer. Pour elle, \«[i]l y a le suicide dans la solitude d\’un {\'e}crivain. On est seul jusque dans sa propre solitude. Toujours inconcevable. Toujours dangereux\» (p. 38). {\`A} partir de l{\`a}, l\’{\'e}criture est per{\c c}ue comme un glissement, comme une forme d\’abandon. Mais la solitude de l\’auteur et la solitude de l\’{\'e}crit, comme celle de Duras, c\’est aussi \«celle du monde entier\» (p. 38), celle qui a tout envahi, partout pr{\'e}sente. Cette solitude, \«c\’est ce sans quoi on ne fait rien. Ce sans quoi on ne regarde plus rien\» (p. 38-39). Pour Marguerite Duras, la solitude n\’est pas seulement une posture d\’{\'e}criture ou un {\'e}tat int{\'e}rieur, mais davantage une mani{\`e}re de voir le monde et d\’appr{\'e}hender l\’{\'e}criture.

Source : Interligne - UQ{\`A}M (http://www.interligne.uqam.ca/pages/liste_biblio.asp)

}, author = {Marguerite Duras} }