Marcher à l'écriture. Leçons de Francfort

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Je pense que le caractère poétique a toujours eu à voir avec le rêve éveillé. Le rêveur éveillé est un être qui anticipe la vie en rêvant. Il reste couché sous l’arbre de la vie mais ne cherche pas à y monter avec une petite échelle, il ne l’escalade pas parce qu’il craint en grimpant, et surtout en montant dans l’arbre, non seulement de perdre de vue en un clin d’œil ce bel arbre rond plein de mystères et de promesses, ce point de vue, cet instant, mais encore de le perdre tout à fait et pour toujours. S’il se trouvait dans l’arbre, il ne pourrait en tout cas plus l’admirer.
Le rêveur éveillé est exigeant, il ne voudrait pas se contenter de miettes, il ne voudrait pas devenir une fourmi dans cet arbre. Il ne lui est pas possible de s’emparer totalement de l’arbre. Ainsi pour lui, rester-couché-sous-l’arbre, c’est avoir une forme de pro-jet, un avoir dans la tonalité du moi.
p. 36

Référence·s bibliographique·s : 

Marcher à l’écriture. Leçons de Francfort

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Paul Nizon. 1991. Marcher à l’écriture. Leçons de Francfort. Lettres allemandes. Arles : Actes sud.