Définitions

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Active context: recherche-creation

Cette section présente un ensemble de définitions ou de citations qui balisent le champ de la recherche-création.

L’enjeu de l’esprit d’atelier, c’est le partage du sens commun à je et à l’autre, dont chacun se sait être une incarnation unique et irremplaçable. Dans l’atelier, c’est l’étrangeté du tiers qu’on valorise, la citoyenneté de la parole métisse qu’on encourage; chacun y apprend à s’écrire, à se dire, à trouver sa langue à soi en vue de participer au dialogue des singuliers. À l’ouvrage de révélation mutuelle.

— Claire Lejeune, 1992

Je pense que le caractère poétique a toujours eu à voir avec le rêve éveillé. Le rêveur éveillé est un être qui anticipe la vie en rêvant. Il reste couché sous l’arbre de la vie mais ne cherche pas à y monter avec une petite échelle, il ne l’escalade pas parce qu’il craint en grimpant, et surtout en montant dans l’arbre, non seulement de perdre de vue en un clin d’œil ce bel arbre rond plein de mystères et de promesses, ce point de vue, cet instant, mais encore de le perdre tout à fait et pour toujours. S’il se trouvait dans l’arbre, il ne pourrait en tout cas plus l’admirer.
Le rêveur éveillé est exigeant, il ne voudrait pas se contenter de miettes, il ne voudrait pas devenir une fourmi dans cet arbre. Il ne lui est pas possible de s’emparer totalement de l’arbre. Ainsi pour lui, rester-couché-sous-l’arbre, c’est avoir une forme de pro-jet, un avoir dans la tonalité du moi.

— Paul Nizon, 1991

La parole ne nomme pas, elle appelle. C’est un coup d’éclair, une foudre : les mots n’évoquent pas, ils tranchent, fendent le rocher. Le langage n’a rien à décrire puisqu’il commence. Il n’y a rien qui soit plus au secret de la matière que le mystère verbal. Le monde est un langage, notre parole s’en souvient. Elle devance. Ouvrant l’univers, elle s’imprime en toi.

— Valère Novarina, 1999

Peut-être écrivons-nous des fictions par peur de la poésie – du gouffre qu’elle recouvre et découvre, de l’abîme rayonnant. Peut-être n’écrivons-nous des fictions que pour l’entrevoir par les fentes du masque, sans nous brûler tout à fait les yeux. Savons-nous, nous qui les manipulons chaque jour, ce que veulent dire nos personnages? Ce qu’ils taisent n’est-il pas plus important encore? Plus fort que nous?

— Marc Petit, 1999