Mémoires et thèses

Trébuche suivi de Les couleurs de la bouche

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TitreTrébuche suivi de Les couleurs de la bouche
Type de publicationThèse ou mémoire
Année de publication2016
Auteur·e·sBenoît Vachon
Supervision de recherchePierre Ouellet
Département d'études littéraires
UniversitéUniversité du Québec à Montréal
VilleMontréal
Type de travailMémoire
DiplômeMaîtrise en études littéraires
Mots-cléscorps, dyslexie, dysorthographie, écriture, enfance, handicap, identité, intimité, mémoire, parole, voix
Résumé

Trébuche est un récit autobiographique axé sur un « défaut de langue ». Divisé en vingt-six chapitres, le récit enchaîne la voix d'un adulte et celle d'un enfant. Ce procédé de va-et-vient crée un dialogue indirect entre deux époques et instaure une filiation symbolique. L'enfant raconte son incompréhension du français dans le milieu scolaire, ses astuces pour réussir les examens et sa haine envers sa langue natale. Il est trompé par la grammaire, par les lettres qui s'inversent. Chaque son est menaçant. Il développe un dictionnaire nommé Dictionnaire des lieux hurlants, sorte de combat qui ébranle le royaume des mots. Au fil du récit, il grandit et se jure de ne jamais lire et écrire. En contrepartie, l'adulte élabore une pratique d'écriture où la défaillance du langage devient une force. En s'affirmant dyslexique, il repousse les barrières de la langue et s'affranchit en se nommant. Il mobilise le souvenir et accompagne l'enfant tout au long du récit jusqu'au premier moment d'une véritable écriture. Les deux trames narratives se tressent et se rejoignent à l'âge de 15 ans où a lieu un renversement. L'histoire dresse le portrait d'un jeune écrivain qui transforme un défaut de langage en un tremplin d'écriture. Les couleurs de la bouche est un essai sur la parole où l'adulte ne cherche pas à simplement témoigner de son expérience troublante envers le français. Au cœur de la langue, il y a un effritement et c'est dans un langage en ruine qu'il puise son énergie créative. Si les langues sont vivantes, elles peuvent tomber malades. La dyslexie apparaît donc comme un vaccin paradoxal qui mène ultimement à l'écriture. L'essai porte sur la voix fragile et dissonante de l'enfant comme un lieu où il est possible de retrouver une douleur, une blessure primaire. On est alors invité à descendre dans la caverne du corps humain pour aller rejoindre le bébé et sa première parole, le cri. La dyslexie est liée à l'infans dans la mesure où la défaillance de la voix est une opportunité de retour, une visite à rebours sur les berges natales du langage. L'essai établit un contact avec la voix de l'intérieur, cette partie intime, animale et défigurée que l'on retourne en plein jour en soufflant. L'écriture crée de l'espace, donne de l'oxygène au corps pour qu'il puisse reprendre son souffle et décrit le besoin chez l'enfant de désamorcer la langue en la piratant, en la déconstruisant, en trichant. C'est dans cette posture d'imperfection, en refusant le sens exact des mots que le jeune écrivain réfléchit au pouvoir de la langue. La parole défectueuse de l'enfant est un savoir qu'il faut déplier au regard de l'adulte.

URLhttps://archipel.uqam.ca/9241/1/M14617.pdf